Malgré les problèmes d’approvisionnement liés au Covid-19, près de 230 000 véhicules agricoles ont été vendus en Europe en 2021. Il s’agit d’une augmentation de 17 % par rapport à 2020 et du niveau le plus élevé depuis au moins une décennie.
Sur les 230 000 véhicules agricoles vendus, environ 180 000 sont des tracteurs agricoles. Les autres machines sont des télescopiques, des quads immatriculés comme véhicules agricoles ou d’autres véhicules agricoles automoteurs. Pour 2022, le marché semble optimiste, notamment en raison des prix élevés des céréales. Néanmoins, les fabricants mettent en garde contre des retards persistants dans la production de tracteurs et de machines, en raison de problèmes de livraison de pièces détachées. Avant même le déclenchement de la crise en Ukraine, 51 % des fabricants ont déclaré qu’ils s’attendaient à des arrêts de production dans les quatre semaines à venir en raison de pénuries de fournisseurs¹. Le problème est encore plus répandu chez les fabricants de tracteurs et d’abatteuses, 64 % et 71 % des personnes interrogées déclarant respectivement s’attendre à des arrêts de production. La guerre en Ukraine a entraîné des goulets d’étranglement encore plus importants au niveau de l’approvisionnement, comme l’a montré le dernier baromètre CEMA¹ début mars.
Bien que le marché des tracteurs ait été freiné par des retards de production, la demande est restée forte tout au long de l’année 2021. Un certain nombre de facteurs ont contribué au niveau de la demande, mais les prix élevés et croissants des produits agricoles de base ont peut-être été les plus importants. C’est ce que révèle l’indice mondial des prix alimentaires publié chaque mois par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle a montré que les prix des denrées alimentaires en 2021 étaient en moyenne 28 % plus élevés qu’en 2020 et à leur plus haut niveau depuis 2011. La plupart des secteurs agricoles ont profité de la vigueur des prix, chacun des indices constitutifs – qui comprennent la viande, les produits laitiers, les céréales, les huiles végétales et le sucre – atteignant son niveau le plus élevé depuis au moins cinq ans, et l’indice des huiles végétales un niveau record. Les prix européens de la plupart des produits de base ont suivi des tendances similaires, bien que les revenus agricoles aient également souffert de la hausse rapide des coûts des intrants, en particulier des carburants et des engrais.
Les deux plus grands marchés pour les tracteurs agricoles en Europe restent la France et l’Allemagne, où sont immatriculés près de quatre tracteurs agricoles sur dix en Europe. Toutefois, les immatriculations dans ces deux pays ont augmenté plus lentement que dans le reste de l’Europe en 2021, avec des hausses respectives de 10 % et 9 %. En revanche, la croissance en Italie et en Pologne, les troisième et cinquième marchés les plus importants, a été particulièrement forte, avec respectivement 36 % et 42 %. Avec le Royaume-Uni et l’Espagne, ces pays représentent encore 35 % des immatriculations européennes. Seul un peu plus d’un nouveau tracteur agricole sur quatre immatriculé en Europe est situé en dehors de ces six principaux marchés.
En Belgique, les ventes industrielles de machines agricoles se sont redressées en 2021 et ont augmenté d’environ 23 % pour atteindre 1 038 millions d’euros. Les coûts des intrants continuent de comprimer les marges, tandis que les problèmes de chaîne d’approvisionnement et les pénuries de main-d’œuvre entravent la production. Les entreprises considèrent toujours que l’environnement de leurs affaires est favorable, avec un niveau d’activité garanti qui continue d’augmenter ; l’utilisation des capacités reste élevée, malgré une baisse au dernier trimestre. En ce qui concerne le marché national, les immatriculations de tracteurs ont augmenté de 13% par rapport à 2020. Dans l’ensemble, les attentes pour 2022 sont élevées en raison des prix élevés des produits agricoles, mais le secteur de l’élevage connaît des problèmes avec la réglementation sur les émissions d’azote et devra prendre une série de mesures pour réduire drastiquement ces émissions.
1 : Baromètre CEMA de février 2022
Source : CEMA Agri
