Les agriculteurs en charge des travaux d’hiver à Brussels Airport

Depuis plus de dix hivers maintenant, nos agriculteurs et horticulteurs luttent contre la glace et la neige à l’aéroport de Bruxelles National. La plupart d’entre eux sont des agriculteurs et horticulteurs de la région qui sont habitués aux grosses machines.  Déneiger entre les avions… un travail aux sensations incomparables ! Hectares a eu l’occasion de parler avec l’entreprise Werkers in Aanneming, qui coordine et dirige l’opération d’hiver.

Comme le nombre de vols à l’aéroport a été fortement réduit par la crise sanitaire actuelle, les opérations hivernales ont été quelque peu réduites. La société Werkers in Aanneming compte sur 114 agriculteurs pour garder les pistes ouvertes cet hiver. Ces agriculteurs sont répartis en trois équipes de 38 personnes. Il y a une permanence, avec toujours deux équipes de garde et prêts à être appelés pour un service de douze heures. Lorsqu’une équipe est appelée, elle est attendue à l’aéroport dans les deux heures. Les prévisions météorologiques sont suivies de près à Brussels Airport. Ainsi, on y est rarement pris de surprise. Une équipe complète de 38 personne n’est appelée que lorsqu’il neige. En cas de gel (nocturne), de neige fondante ou de grêle, l’équipe aura des compositions différentes. S’ils n’ont pas du se déplacer mais étaient de garde, les agriculteurs et les horticulteurs reçoivent une indemnité d’attente. Après six jours, les agriculteurs bénéficient de deux jours de repos. Plusieurs fois par an, ils sont appelés pour un exercice nocturne. Aux intersections entre les voies de circulation et les pistes en particulier, il est important de veiller à ce que la neige déblayée ne gêne pas les avions. Pendant le dégagement du tarmac, les équipes sont en contact permanent avec la tour de contrôle. Tout le monde doit d’ailleurs passer un examen annuel pour faire ce travail.

Sel trop corrosif

Vu que le sel est bien trop corrosif pour une utilisation autour des avions, on utilise des substances spécialement développées pour lutter contre la glace sur le tarmac. Le produit le plus courant s’appelle « liquid ». Il s’agit d’une substance spéciale et coûteuse qui est distribuée par des camions pulvérisateurs. Les plus grandes unités sont montées sur un châssis 8*8 avec une flèche de 25 mètres. Tous les camions peuvent pulvériser le liquid, qui est surtout utilisé de manière préventive. En cas de formation de glace, on passe à des granulés. Lors de l’épandage, ceux-ci sont mélangés au liquid, ce qui provoque une réaction chimique qui fait chauffer les granulés. Deux camions sont équipés d’une installation combinée qui peut distribuer à la fois les granulés et le liquid. Le sel n’est épandu qu’à l’extérieur de l’aéroport, là où passent principalement les piétons, les voitures et les bus.

 L’artillerie lourde

Si vous voulez maintenir un aéroport ouvert en cas de chutes de neige, il faut parfois recourir à de l’artillerie lourde.  L’aéroport de Bruxelles dispose de quatre TJS-C 560 construits par Aebi-Schmidt sur des dumpers Volvo et cinq récent Øveraasen RSC 250 construit sur le châssis d’une Mercedes Benz AROCS 2036. Le principe est le même pour les deux machines. À l’avant, elles sont équipées d’un chasse-neige; au bas du châssis, une brosse à neige et, devant l’essieu arrière, un système de soufflage pour ne pas rouler sur la neige avant qu’elle ne soit dégagée. Les Volvo sont plus larges de 30 centimètres et s’élèvent à 4,5 mètres. Les camions Mercedes ont une puissance de 326 chevaux et sont limités à une vitesse de 50 kilomètres par heure. À l’arrière de l’Øveraasen se trouve un deuxième moteur Mercedes identique à celui du châssis pour les pompes hydrauliques qui entraînent la brosse à neige, le ventilateur et la lame de déneigement.

 Les Volvo et les Øveraasens roulent généralement en colonnes de quatre ou cinq et poussent la neige en bande jusqu’au bord du terrain. Puis suit la fraise  TV1000 qui élimine la neige collectée et la souffle sur les bandes de gazon adjacentes. Ici aussi, il y a deux moteurs sous le capot, bons pour une puissance de plus de 1 000 ch : le moteur d’entraînement en a 306 et le moteur de fraisage 768 de plus. Une caractéristique frappante de cette machine est son « Flying Cab ». La cabine insonorisée est montée sur un bras qui peut avancer dans l’axe de l’avant de la tête de fraisage. Cela donne au conducteur une bonne vue d’ensemble tout en le gardant des tremblements de la machine. Outre la TV1000, l’aéroport dispose encore de deux Supra 5000 qui peuvent souffler de la neige dans les camions. Tout comme un broyeur, mais avec une fraise. En deux minutes, la remorque est pleine et la suivante est prête.

« Nous aimons l’action »

Les frères Joris (31 ans) et Joeri (27 ans) De Maeseneer, de Mollem près de Merchtem, font partie de l’équipe d’hiver et combinent cette activité avec le travail dans leur propre ferme. Ils cultivent une vingtaine d’hectares de légumes et élèvent vingt têtes de bovins. « Nous avons fait connaissance avec ce travail suite à une visite à l’aéroport avec l’organisation Groene Kring, où un nombre d’agriculteurs venait de terminer leur premier hiver. Je travaillais à la criée de Zellik, où il y avait peu de travail pendant l’hiver. C’est ainsi que j’ai obtenu la permission de participer à l’opération d’hiver à l’aéroport de Bruxelles National. Un revenu supplémentaire qui était plus que bienvenu pour un agriculteur débutant. Cette année, j’en suis à mon neuvième hiver », explique Joris. « Je conduis le RSP, un petit camion Mercedes avec lequel je pulvérise le liquid. La largeur de travail de la combinaison est de douze mètres et avec 6 000 litres dans le réservoir, je peux travailler pendant deux heures. Ces pulvérisateurs compacts sont les plus rapides à changer entre les convois. » Joeri est lui aussi actif à l’aéroport depuis six ans. Il déneige avec le RSC 250 et est chef de convoi de réserve. Les frères ne sont pas dans la même équipe pour qu’il y ait toujours quelqu’un à la ferme. En ce moment, par exemple, ils sont en plein dans la récolte des navets.

Les De Maeseneer aiment l’action. Pourtant, il arrive qu’ils soient appelés et que les températures restent juste au-dessus du point de congélation. « Dans ces cas-là, on joue aux cartes. L’ambiance est bonne au sein du groupe. » Les services vont de 3 heures du matin à 3 heures de l’après-midi et vice versa. « En général, les matinées sont les plus froides. Nous pouvons rentrer chez nous vers 9h, après la pulvérisation. Et notre journée de travail ne fait alors que commencer. C’est dur, surtout lorsqu’il neige ou gèle plusieurs jours de suite et que le travail à la ferme continue. Nous avons toutefois beaucoup d’expérience, et cela a ses avantages. En plus, c’est vraiment très spécial de pouvoir travailler entre les avions en tant que passionnés de machines. »

Texte et image : Tom Govaerts

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